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8 mars 2021 à 18 h 56 min #5422
admin
Maître des clésUne baisse des demandes de traitement de procréation médicalement assistée (PMA) au Maroc a été constatée durant ces dix derniers mois. Mais depuis la décision de rembourser certains médicaments dans les traitements de PMA par l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO), on observe une légère hausse des demandes des couples infertiles dans les centres procréation médicalement assistée (PMA)Plusieurs gynécologues et responsables de laboratoires de fécondation in vitro nous avaient informé, fin septembre 2020, d’ une chute des demandes de procréation médicalement assistée (PMA) liée à la crise économique.
En février 2021, un retour très progressif des couples souffrant d’infertilité dans les centres de PMA a été établi.
Baha Benamar, responsable du laboratoire de fécondation in vitro de la clinique Al Boustane, à Rabat, et spécialiste en biologie médicale et biologie de la reproduction, nous explique ce léger rebond : « Dans notre centre, l’activité a repris, mais pas entièrement – je dirais à hauteur de 60 à 70%. Nous constatons donc une nette progression par rapport à septembre. Mais nous constatons aussi les difficultés financières auxquelles se heurtent toujours de nombreux couples : beaucoup nous appellent pour demander à différer les paiements des cryoconservations. »
Jamal Fikri, gynécologue obstétricien, président-fondateur du Collège marocain de la fertilité et directeur de l’unité de l’assistance médicale à la procréation à la clinique Al Boustane, confirme les propos de Baha Benamar « Nous avions constaté une reprise au moment du déconfinement ; l’activité a lentement redémarré. Je ne dirais pas que nous avons retrouvé notre activité habituelle ; les demandes ont baissé de 20% environ. On est sur le même rythme : la reprise est là, mais elle est encore lente »Le Dr Hakim Ezzenfari, gynécologue,l’un des spécialistes de la fécondation in vitro au Maroc, confirme les propos de ce des confréres : « Des couples qui avaient prévu de venir avant la crise sanitaire commencent désormais à revenir ».Au centre de fertilité de la clinique Ghandi, le Dr Hamid Bennis constate aussi cette reprise : « De nouveaux couples arrivent ; d’autres reviennent car ils envisageaient déjà d’avoir recours à une PMA avant la crise. Ce sont surtout des couples qui reviennent pour une seconde, voire une troisième tentative. »
Le remboursement de certains médicaments dans le cadre d’une PMA par l’Assurance maladie obligatoire (AMO) depuis le 24 décembre 2020 est une avancée notable selon les gynécologues et responsables de laboratoires de fécondation in vitro et permet à un plus grand nombre de couple souffrant d’infertilité d’accéder à la PMA.Pour Baha Benamar « les médicaments prescrits représentent presque la moitié du coût global d’une PMA ».
Au prix des médicaments (entre 8.000 et 10.000 DH), il faut rajouter le suivi écographique, la ponction des ovocytes, le dosage hormonal, les frais de la clinique et les frais du laboratoire pour la monoculture des embryons et l’implantation dans l’utérus. Sans les médicaments, le coût d’une PMA varie entre 13.000 à 16.000 DH. Il faut donc compter entre 23.000 et 35.000 DH au total.
Au Maroc, la CNOPS rembrouse une seule tentative à hauteur de 5.000 DH.
Pour comparer, la Tunisie en rembourse trois et la France six.Le Dr Hamid Bennis. nous avait expliqué : « Au Maroc, 4.000 FIV sont pratiquées chaque année, contre 60.000 en France et 8.000 pour la Tunisie qui compte 12 millions d’habitants contre 36 au Maroc »Pour Dr Hakim Ezzenfari nous avait aprris que : « Le faible nombre de FIV au Maroc s’explique par le prix prohibitif pour la majorité des Marocains souffrant de problèmes d’infertilité. Les tarifs sont d’autant plus décourageants qu’il faut pratiquer en moyenne 3 FIV pour espérer obtenir un taux de réussite de 80% ».
Les interdictions de déplacement entre les régions du Maroc, dues à la pandémie de Coronavirus, sont un obstacle actuellement pour un traitement de PMA.
Pour Dr Hakim Ezzenfari nous informe : « Pour l’instant, la plupart de mes patients viennent de la région de Rabat. Certains couples originaires du Nord du Maroc, de Tanger notamment, sont découragés par le circuit administratif par lequel ils doivent passer avant d’obtenir une autorisation. Je leur envoie une attestation, mais l’octroi d’une autorisation de déplacement par les autorités locales est parfois long et décourageant pour d’entre eux ».
Il continue son propos en affirmant : « Si ces mesures étaient amenées à perdurer davantage, elles auraient un impact sur la fertilité. Certaines femmes ont déjà perdu une année. Or une femme de 38 ans n’a pas la même réserve ovarienne qu’une femme de 37 ans : plus l’âge avance, plus la fertilité diminue. A partir de 37, 38 ans, la fertilité baisse rapidement ».
Baha Benamar rajoute « Jusqu’à 35 ans, les ovocytes sont d’excellente qualité. Au-delà, de 35 à 40 ans, la qualité ovocytaire baisse, et au-delà de 40 ans, elle diminue davantage. Le facteur âge est donc très déterminant »
Dans le centre où elle exerce, Baha Benamar nous indique recevoir des couples de Nador, Tanger, Tétouan, Oujda… « Presque la moitié des couples viennent d’une autre région que Rabat ».Au Centre de fertilité de la clinique Ghandi, les couples viennent également de tout le Maroc : Al Hoceima, Errachidia, Rabat, Agadir, Marrakech, Safi, Tanger, Beni Mellal, Tétouan…
En février 2021, le Maroc dispose seulement de 3 centres publics de PMA pour 36 millions d’habitants : Casablanca, Rabat et Marrakech.
Si vous souhaitez en savoir plus, vous pouvez cliquer sur le lien ci-dessous :
https://www.medias24.com/infertilite-apres-10-mois-de- crise-les-demandes-de-pma- reprennent-timidement-16492. html -
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