1. Introduction
Bien que le don d’ovocytes existe depuis plus de 30 ans1 [1], peu de recherches se sont
intéressées à la façon dont les couples se préparent à devenir parents dans ce contexte.
Pendant plusieurs années, la grossesse a été imaginée comme susceptible d’effacer la blessure
de l’infertilité et du don d’ovocytes [2-3]. L’idéalisation du rôle de la grossesse a occulté la
complexité du don d’ovocytes, et par conséquent l’intérêt d’étudier le vécu des couples [4]. Si
le lien biologique n’est ni nécessaire, ni suffisant pour être parent, de nombreuses
interrogations traversent toutefois les couples : qu’est-ce que devenir mère sans avoir de lien
génétique avec son enfant ? Qu’est-ce que devenir père dans ce contexte ? Quel est le statut
de la donneuse ? Comment inscrire cet enfant dans sa lignée transgénérationnelle ? Que lui
transmettre de l’histoire de sa conception ? Quelle place l’enfant attribuera-t-il à la donneuse ?
Ces premières interrogations entrent en résonance avec d’autres, plus générales : qu’est-ce
qu’être mère ou comment le devient-on ? Qu’est-ce qu’un parent ? Qu’est-ce qui fait qu’un
enfant reconnaît ses parents comme les siens, et vice versa ? [5]
C’est la découverte d’une infertilité qui conduit la plupart des couples à faire appel à
une aide médicale à la procréation. Cette découverte a un impact traumatique, à l’origine
d’une vive blessure narcissique [6]. C’est un véritable cataclysme pour le couple qui peut tout
remettre en question : « chacun se retrouvant face à lui-même avec son histoire personnelle et
devant de manière brutale et inattendue juger de la solidité du lien qui l’unit à l’autre » [7]. Le
recours aux traitements de l’Assistance Médicale à la Procréation (AMP) réintroduit de
l’espoir, mais le parcours est souvent long et semé d’échecs qui confrontent sans cesse le
couple à la réalité de l’infertilité et réactivent la blessure associée [8].
Le don d’ovocytes est parfois l’ultime solution pour devenir parent. C’est le cas pour
les femmes qui ne produisent pas ou plus suffisamment d’ovocytes permettant une aide
médicale à la procréation intraconjugale, c’est-à-dire avec les gamètes des deux conjoints.
Ainsi, le don d’ovocytes est proposé, soit après un parcours d’AMP intraconjugale infructueux
1 Si la première grossesse suite à un don d’ovocytes a eu lieu en 1983, en Australie, c’est en 1986 qu’a lieu la
première naissance grâce à un don d’ovocytes à l’hôpital Tenon à Paris (AP-HP). Cette technique a été légalisée
et encadrée par la loi de Bioéthique en 1994. Le don est anonyme et gratuit. Les donneuses sont des femmes
fertiles, qui doivent être majeures. Face à la pénurie d’ovocytes, le couple est encouragé à trouver une femme qui
pourrait donner ses ovocytes. Il s’agit fréquemment d’une femme de l’entourage familial ou amical et parfois
professionnel. Ses ovocytes seront destinés à un autre couple, le couple demandeur recevra en retour les
ovocytes d’une autre donneuse. Précisons qu’étant donné les longs délais d’attente, de nombreux couples se
tournent vers l’étranger. Sur le plan technique, il consiste à féconder in vitro des embryons à partir du sperme du
conjoint de la femme infertile et des ovocytes d’une donneuse. Les embryons sont ensuite transférés dans
l’utérus de la receveuse ou congelés, si nécessaire.
et douloureux plus ou moins long, soit peu de temps après la découverte de l’infertilité,
comme c’est le cas pour les femmes souffrant d’une ménopause précoce. Le don d’ovocytes
est aussi proposé aux femmes qui ne souhaitent pas prendre le risque de transmettre une
maladie génétique pour laquelle un Diagnostic Préimplantatoire (DPI) n’est pas possible ou
non souhaité par le couple. En effet, ce diagnostic est réalisé à titre exceptionnel : le couple
doit avoir une forte probabilité de donner naissance à un enfant atteint d’une maladie
génétique grave reconnue comme incurable, et les anomalies chromosomiques responsables
d’une maladie chez l’un des parents doivent être précisément identifiables [9]. Les demandes
de don pour ce motif restent minoritaires.
C’est la possibilité d’être enceinte et que l’homme transmette son patrimoine
génétique qui conduit les femmes à accepter le don d’ovocytes [2 ; 10-11]. Avant la
grossesse, celles-ci minimisent le rôle de la donneuse et de la filiation génétique par rapport à
l’importance de la grossesse et au fait que le sperme provienne de leur mari [2 ; 10-11]. C’est
ce qui leur permettrait, après la naissance de leur enfant, de se sentir mère [3]. Les
professionnels soulignent l’importance qu’il y ait un « travail de deuil de la fertilité » avant de
s’engager dans la procédure du don d’ovocytes. Il faudrait que le couple puisse aborder le
regret, la déception, les renoncements et la tristesse liés à leur infertilité [12]. Dans la réalité,
la période précédant le don n’est pas toujours propice à un temps d’élaboration, surtout
lorsque la plupart des femmes attendent la grossesse avec impatience en espérant qu’elle les
réconfortera dans leur fonction de future mère [5 ; 13].
Quant au vécu des hommes, il n’a fait l’objet d’aucune étude spécifique. On sait juste
qu’avant de bénéficier d’un don d’ovocytes, ils partageraient avec leur compagne cette
tendance à minimiser le rôle de la donneuse et l’importance de la filiation génétique dans la
conception de leur futur bébé [2].
Durant la grossesse, quel que soit le mode de conception de leur enfant, les hommes et
les femmes sont traversés par de profonds remaniements psychiques qui les préparent à leur
futur rôle de parents et à accueillir leur bébé. Nous nous sommes intéressés aux particularités
éventuelles introduites par le don d’ovocytes au sein de ces remaniements. Plus précisément :
quels sont pour les femmes et les hommes les enjeux psychiques associés à la figure de la
donneuse et à l’asymétrie introduite par le don d’ovocytes sur le plan de la filiation génétique
au sein du couple ? Pour mieux comprendre ces enjeux, nous présenterons les résultats
obtenus auprès des femmes, puis auprès des hommes, afin de mettre en évidence d’une part,
les similitudes et les différences, et d’autre part, comment le vécu des femmes et celui des
hommes s’influencent mutuellement.
2. Méthodes
Des couples suivis au Centre d’Etude et de Conservation des OEufs et du Sperme
(CECOS) de l’hôpital Cochin à Paris (AP-HP) pour un don d’ovocytes ont été contactés
durant la grossesse par une biologiste du service. Le consentement libre et éclairé a été
recueilli après présentation et explicitation d’une notice d’information détaillant la recherche.
Ils ont été rencontrés à 7-8 mois de grossesse. Nous avons mené des entretiens cliniques
s’inspirant de l’IRMAG (Interview pour les Représentations Maternelles pendant la
Grossesse) [14] pour les femmes, et d’une adaptation de l’IRMAG pour les hommes.
L’entretien commençait ainsi : « Pourriez-vous me raconter l’histoire de votre/la
grossesse ? ». Des questions ouvertes concernant l’expérience de l’infertilité, de l’AMP et du
don d’ovocytes étaient posées, lorsque cela n’était pas spontanément abordé. Les entretiens
étaient menés séparément pour chaque membre du couple. Il s’agissait d’avoir un aperçu sur
l’inscription du désir d’enfant dans l’histoire personnelle et dans celle du couple, sur les
implications psychiques mobilisées par l’expérience de l’infertilité et du don d’ovocytes
(représentations, affects associés, nature des angoisses et mécanismes de défense), et sur la
façon dont les remaniements psychiques de la grossesse sont traversés et l’influence
éventuelle du parcours qui l’a précédée. Nous nous intéressions aussi à leurs rêveries et
fantaisies autour de leur enfant à venir.
Après retranscription des entretiens, une analyse de contenu et des procédés du
discours a été effectuée dans une perspective psychodynamique afin de dégager le contenu
latent du discours et les aménagements défensifs. Les procédés du discours sont effectivement
des indicateurs précieux concernant le type d’aménagement défensif déployé afin que
l’évocation des représentations et des affects associés à l’expérience d’infertilité et du don
d’ovocytes ne déborde pas les capacités de contenance du psychisme. Le degré de fluidité du
discours et ses variations constituent également des indicateurs de la qualité de l’organisation
défensive permettant l’évocation d’éléments conflictuels sans entraver le récit du sujet.
Nous sommes partis du postulat selon lequel l’engagement dans un travail
d’élaboration de l’expérience d’infertilité et du don d’ovocytes était à l’oeuvre lorsque les
représentations et les affects associés à ces deux expériences se déployaient sur la scène
interne de façon suffisamment souple et sans que l’appareil psychique ne soit débordé. Après
une analyse individuelle, les données obtenues auprès des femmes et des hommes ont ensuite
été mises en perspectives.
3. Résultats
3.1. Caractéristiques des participants
Sur seize femmes enceintes contactées, quatre ont refusé de participer car elles ne
souhaitaient pas revenir sur leur parcours. Sur les douze femmes ayant participé, deux ont
bénéficié d’un don d’ovocytes dans un contexte de maladie génétique qu’elles ne souhaitaient
pas prendre le risque de transmettre à leur enfant. Nous n’aborderons pas ici leur vécu compte
tenu de la spécificité de leur expérience [15]. Nous avons rencontré dix femmes infertiles et
huit hommes ayant bénéficié d’un don d’ovocytes. Deux hommes n’ont pas participé à la
recherche, l’un par manque de disponibilité, l’autre par manque d’intérêt pour le sujet. Les
causes d’infertilité étaient les suivantes : six femmes présentaient une insuffisance ovarienne
associée, pour deux d’entre elles, à une endométriose, deux femmes souffraient d’une
ménopause précoce, une autre avait un syndrome de Turner, et la dernière présentait une
ménopause consécutive aux traitements chimiothérapiques visant à soigner un cancer 2 .
Précisons qu’une ménopause est qualifiée de précoce lorsqu’elle se manifeste avant l’âge de
40 ans. Certains médecins préfèrent le terme d’insuffisance ovarienne prématurée (IOP) pour
des raisons physiopathologiques, mais aussi psychologiques. L’IOP suggère la possibilité
d’une reprise intermittente du fonctionnement ovarien et atténue la connotation négative du
terme de ménopause qui donne aux femmes le sentiment de perdre leur identité de jeune
femme [16]. Ici nous indiquons le terme de ménopause précoce car c’est en ces termes que le
diagnostic a été posé chez ces deux femmes qui avaient à l’époque moins de 30 ans. Pour ces
dernières, le don d’ovocytes a été indiqué peu de temps après le diagnostic d’infertilité. C’est
le cas, également pour la femme souffrant d’un syndrome de Turner. Les sept autres ont
connu des tentatives de FIV intraconjugales infructueuses.
3.2. Avant la grossesse
Les femmes ont rarement accepté d’emblée la proposition de don d’ovocytes. Cette
dernière s’est faite le plus souvent dans un contexte de fragilisation narcissique liée à
l’infertilité et, pour certaines, à de nombreux échecs de fécondations in vitro. Si après-coup,
elles disent que le don d’ovocytes a été une « chance » parce qu’il leur a permis d’être
enceintes, pour la majorité, cette proposition de faire appel à l’aide d’une autre femme a
renforcé la blessure narcissique liée à l’infertilité. Elles nous ont dit être également tristes à
l’idée que leur enfant ne leur ressemblerait pas, et inquiètes de ne pas être reconnues par lui
comme sa mère.
Les femmes se présentent majoritairement comme ayant eu un rôle central dans la
décision de recevoir un don d’ovocytes, soulignant ainsi que leur conjoint leur a laissé le
choix et se rangeait derrière elles. Initialement, certains d’entre eux auraient même été contre
cette démarche, ne souhaitant pas, selon les termes de leur conjointe, d’une autre mère
qu’elles. Elles ont dû les convaincre, ce que les hommes nous ont confirmé.
En attendant de recevoir un don d’ovocytes, les femmes et les hommes minimisaient le
rôle de la donneuse et de la filiation génétique. Ils insistaient sur le fait qu’il ne s’agissait pas
d’un don d’enfant, que ce qui importait c’est que le sperme provienne du conjoint et que ce
soit les femmes qui portent l’enfant. La minimisation du rôle de la donneuse et de la filiation
génétique, déjà décrite par E. Weil [11], est un mécanisme de défense qui se rapproche de la
dénégation. Pour les femmes rencontrées, la dénégation visait à se protéger de la déception
liée à la non transmission de la filiation génétique et des angoisses associées à l’introduction
d’une tierce personne dans la conception de l’enfant, et notamment de la crainte de ne pas être
reconnue comme mère par ce dernier. Pour les hommes, la dénégation permettait d’écarter la
figure de la donneuse, le fantasme de faire un enfant avec une autre femme, et la culpabilité
associée à ce fantasme et au fait de transmettre leur filiation génétique, contrairement à leur
compagne.
Avant la grossesse, les femmes et les hommes se sont engagés de façon variable dans
un processus d’élaboration de l’expérience du don d’ovocytes. Voici les trois configurations
observées pour les femmes :
1/ Certaines pensaient qu’être enceinte ne serait pas suffisant pour atténuer la
déception de ne pas transmettre leur filiation génétique, et la crainte de ne pas se sentir mère
et que leur enfant ne les reconnaisse pas comme telle. Elles ont alors engagé un travail de
réflexion sur la place de la donneuse, leur place de future mère, et sur celle de l’enfant à venir.
C’est ce qui les a aidées à cheminer plus sereinement vers le don d’ovocytes.
2/ Pour d’autres, la blessure de l’infertilité et la déception liée au fait de ne pas
concevoir leur enfant avec leurs propres ovocytes étaient telles qu’elles ne parvenaient pas à
s’engager dans un travail de réflexion qui les fragilisait trop. La minimisation du rôle de la
donneuse et de la filiation génétique était insuffisante pour les rassurer. Elles ont reporté à
plus tard un travail d’élaboration de ce que leur faisait vivre le recours à un don. Ces femmes
se sont engagées dans le don en espérant que leurs craintes et leur déception diminueraient
grâce à la grossesse.
3/ D’autres femmes se sont engagées dans le don d’ovocytes sans véritablement
réfléchir aux implications associées, s’appuyant sur l’idée que la grossesse effacerait en
quelque sorte l’existence de la donneuse. Cette stratégie de défense se rapproche d’une
tentative de déni. Faire face aux implications du don d’ovocytes était certainement trop
menaçant. Si le déni peut être ponctuel, l’inconvénient est que ce qui a été repoussé en dehors
du champ de la conscience peut ressurgir à tout moment et déborder le sujet.
Du côté des hommes, les configurations sont similaires. La minimisation du rôle de la
donneuse favorise aussi de façon variable un travail d’élaboration. La différence avec les
femmes, c’est que l’existence de la donneuse ne suscite pas autant d’angoisse chez eux. Avant
la grossesse, la plupart des hommes ont reporté le travail de réflexion sur les enjeux
psychiques liés au don d’ovocytes. Voici les trois configurations observées chez eux :
1/ Pour quelques hommes, la minimisation du rôle de la donneuse et de la filiation
génétique leur a permis d’être rassurés et d’amorcer un processus de réflexion sur les
implications du don d’ovocytes.
2/ D’autres se sont appuyés sur la minimisation du rôle de la donneuse pour écarter les
éléments conflictuels liés au don d’ovocytes (par exemple, le fantasme de faire un enfant avec
une autre femme et la culpabilité associée). Ils étaient conscients de remettre à plus tard un
travail de réflexion.
3/ Comme certaines femmes, d’autres hommes se sont engagés dans le don d’ovocytes
sans réfléchir aux implications associées. La mise en avant de l’importance de la grossesse et
la contribution mineure de la donneuse, a permis le déni de ces implications.
3.3. Pendant la grossesse
3.3.1. Du côté des femmes
La figure de la donneuse
L’analyse du discours des femmes enceintes rencontrées met en évidence que la
donneuse est perçue tantôt comme un tiers salvateur ayant permis la conception de leur
enfant, tantôt comme un tiers rival susceptible de renforcer la blessure narcissique liée à leur
infertilité, et de les fragiliser dans la construction de leur maternalité. La donneuse est souvent
vécue comme une rivale avec laquelle le conjoint aurait conçu un enfant. Afin de refouler ce
fantasme et l’exclusion qu’il sous-tend, les femmes soulignent leur participation active dans la
« fabrication » de leur enfant et s’appuient sur le discours de leur conjoint qui minimise le
rôle de la donneuse. Cette dernière apparaît également comme une mère rivale qui pourrait
s’attribuer la maternité de l’enfant. Cette représentation entraîne souvent le sentiment d’être
diminuées dans leur maternité face à la donneuse qu’elles qualifient de « maman », de « mère
biologique », ou encore de « mère génétique ». Le fantasme de revendication de l’enfant par
la donneuse et la crainte d’être rejetée plus tard par l’enfant au profit de la donneuse qu’il
pourrait considérer comme son « vrai » parent sont fréquents.
Pour mettre à distance leurs angoisses, les femmes continuent de minimiser
l’importance de la donneuse et s’appuient sur le fait que ce sont elles qui portent l’enfant, qui
ont noué une relation avec lui, et le mettront au monde. Toutefois, tout comme lors de la
période précédant la grossesse, cette dénégation n’est pas toujours suffisante pour apaiser la
blessure narcissique et les angoisses. On s’éloigne ainsi de l’idée selon laquelle la grossesse
permettrait d’effacer la blessure de l’infertilité et du don d’ovocytes [2-3]. Par ailleurs, il est
intéressant de constater que le vécu des femmes se rapproche de celui des hommes stériles
devenus pères grâce à un don de sperme [17].
La non transmission de la filiation génétique
Toute grossesse peut être vécue dans l’illusion de porter l’enfant idéal : proche de
l’enfant que la femme imagine avoir été, ou aurait aimé être [18]. Le renoncement à l’illusion
d’avoir un enfant « semblable à soi » est plus ou moins progressif selon les individus. Le plus
souvent, c’est vers la fin de la grossesse que les parents se préparent à rencontrer leur enfant
dans la réalité et au fait qu’il sera différent de celui qu’ils ont imaginé et rêvé [19]. Pour les
femmes qui ont reçu un don d’ovocytes, la rupture de la filiation génétique est vécue comme
l’impossibilité d’avoir cet enfant « semblable à soi ». Ainsi, contrairement à la plupart des
femmes enceintes qui peuvent maintenir l’illusion de porter et de mettre au monde un enfant,
« double de soi », avant et pendant la grossesse et se préparer progressivement à y renoncer,
la configuration est différente pour les femmes qui ont bénéficié d’un don. Elles ont dû
renoncer brutalement à cette illusion avant même d’être enceintes, ce qui est source d’une
vive déception.
Malgré la grossesse, la non transmission de la filiation génétique reste source de
déception, d’inquiétudes et renforce l’inquiétante étrangeté liée à tout futur bébé [5]. Imaginer
que leur enfant leur ressemblera autrement que physiquement et qu’il ressemblera également
à leur conjoint atténue leur déception. De même, minimiser l’importance de la filiation
génétique donne moins d’importance à ce que transmettrait la donneuse à l’enfant, mais aussi
à ce qu’elles auraient perdu en ne transmettant pas la leur.
L’élaboration de l’expérience de l’infertilité et du don d’ovocytes
Comme lors de la période précédant la grossesse, les femmes enceintes s’engagent de
façon variable dans un processus d’élaboration de l’expérience du don d’ovocytes.
1/ Pour celles qui s’étaient engagées auparavant dans un travail de réflexion sur la
place de la donneuse, leur place de future mère, et sur celle de l’enfant à venir, cela n’a pas
empêché qu’au début de la grossesse, les angoisses et la blessure narcissique associée au don
soient importantes. Toutefois, elles se sont progressivement appuyées sur l’expérience de la
grossesse pour minimiser l’importance de la donneuse et de la rupture de la filiation
génétique, et ainsi poursuivre un processus d’élaboration. Ce dernier a permis d’atténuer non
seulement les angoisses, mais également la déception et l’inquiétante étrangeté associées à
leur enfant à venir.
2/ Pour d’autres, la grossesse a favorisé, parfois brutalement, l’émergence d’angoisses
auparavant mises à distance. Ce qui n’avait pu être pensé avant la grossesse, refait surface. En
effet, les remaniements identificatoires de la grossesse, en conduisant les femme à se projeter
dans leur rôle de mère et à imaginer leur enfant à venir, les amènent à se confronter à la figure
de la donneuse, aux angoisses associées, à la déception et à l’inquiétante étrangeté mobilisées
par le don d’ovocytes. Pour certaines, au fur-et-à-mesure de la grossesse, notamment grâce à
la relation nouée in-utero avec le foetus, les angoisses se sont apaisées. Pour d’autres, les
angoisses restent vives, sources d’inquiétudes et de tristesse.
3/ D’autres femmes continuent à être dans un déni ou une tentative de déni des
angoisses et de la déception liées au don d’ovocytes. Pour le moment, c’est la seule
possibilité, non consciente, de cheminer sans entrave vers la parentalité dans le contexte du
don d’ovocytes.
Nature de l’infertilité et processus d’élaboration
On peut s’interroger sur l’existence d’une corrélation entre le type d’infertilité et
l’engagement dans un processus d’élaboration de l’expérience d’infertilité et de don
d’ovocytes, avant et pendant la grossesse. Compte tenu de la taille de notre échantillon et de la
diversité des infertilités, il est impossible d’affirmer l’existence d’une telle corrélation. De
plus, chaque infertilité, quelle que soit son origine, résonne différemment selon l’histoire
individuelle et conjugale. L’élaboration de cette expérience est surtout liée au fonctionnement
psychique et aux capacités d’élaboration de chaque femme. Il en est de même pour
l’expérience du don d’ovocytes. Nous pouvons néanmoins faire quelques constats. L’intensité
de la blessure narcissique liée à l’infertilité et/ou à un parcours d’AMP intra-conjugale, long
et infructueux, peut ou peuvent rendre difficile l’engagement dans un processus d’élaboration.
En effet, ce dernier implique notamment de se confronter à la déception et aux angoisses
associées au don d’ovocytes, ce qui dans un contexte de fragilisation narcissique était trop
difficile, pour certaines femmes. C’était le cas pour les deux femmes souffrant d’une
ménopause précoce, et pour une autre ayant connu un parcours d’AMP de plus de dix ans.
Dans d’autres situations, au contraire, la durée du parcours d’AMP facilite l’engagement dans
un processus d’élaboration. Tandis que la quasi-simultanéité du diagnostic d’infertilité et
l’indication de don d’ovocytes, associée, par conséquent, à l’impossibilité de réaliser des
essais d’AMP intra-conjugale, ne permet pas toujours le déploiement d’une temporalité
propice à l’engagement dans un processus d’élaboration, avant et pendant la grossesse. C’est
le cas lorsque la femme souffre d’une ménopause précoce.
3.3.2. Du côté des hommes
La figure de la donneuse
Lors des entretiens durant la grossesse, les hommes évoquent rarement spontanément
la donneuse. Ils disent ne pas trop y penser, mais s’interrogent tout de même à son sujet. Ils
minimisent son rôle, d’une part, pour refouler le fantasme d’avoir conçu un enfant avec une
autre femme, et d’autre part, pour écarter la figure d’une femme rivale qui pourrait s’attribuer
la maternité de leur enfant. En effet, pour les hommes, la donneuse n’est pas uniquement une
rivale potentielle vis-à-vis de leur compagne, mais aussi vis-à-vis d’eux. Par exemple, certains
disent que l’anonymat les protège de la donneuse qui pourrait autrement vouloir réclamer leur
enfant, et ainsi ne pas reconnaître leur paternité. Le fantasme de revendication de l’enfant par
la donneuse reste moins fréquemment exprimé que chez les femmes, et ne suscite pas la
même angoisse. Les hommes sont néanmoins en difficulté pour nommer la donneuse :
certains utilisent le terme de « mère », de « mère biologique » ou « génétique », sans être
satisfaits de cette désignation.
La plupart des hommes s’interrogent sur les répercussions du don d’ovocytes sur leur
enfant. Quelle place va-t-il octroyer à la donneuse ? Va-t-il souhaiter la connaître ? Va-t-il
souffrir au moment de l’adolescence de ne pas « connaître ses origines » ? S’ils disent être
convaincus du fait que la mère de leur enfant est bien leur compagne, cela n’empêche pas
certains d’entre eux de craindre que leur enfant reconnaisse un lien de filiation avec la
donneuse et la considère comme sa mère. Ils sont soucieux que ce ne soit pas le cas, et
anticipent les situations où il faudra répondre aux questions de leur enfant et défendre la
légitimité du statut de mère de leur compagne. C’est surtout au moment d’informer ce dernier
du don d’ovocytes qu’ils imaginent qu’il faudra être vigilant à ce sujet.
Même s’ils minimisent le rôle de la donneuse, certains hommes reconnaissent que,
sans son aide, ils n’auraient pas pu avoir d’enfant. Ils ressentent de la gratitude, ce d’autant
plus qu’ils se représentent la lourdeur de son parcours (stimulation ovarienne et ponction). En
effet, la plupart ont suivi, soit le parcours de FIV de leur compagne antérieur au don, soit celui
de la femme de leur entourage qui a donné pour les aider à accéder plus rapidement au don.
Certains auraient aimé remercier la donneuse.
Par conséquent, tout comme pour les femmes, la donneuse joue le rôle de tiers
salvateur, mais aussi celui de rival. Les hommes ne se sentent pas autant dévalorisés que les
femmes par la contribution d’un tiers extérieur à la conception de leur enfant. Néanmoins, ils
doivent eux aussi faire face et élaborer les fantasmes et les angoisses liés à ce mode de
conception particulier.
L’asymétrie sur le plan de la filiation génétique
L’asymétrie introduite dans le couple sur le plan de la filiation génétique est difficile à
évoquer pour les hommes. Ils disent leur déception que leur compagne n’ait pas pu
transmettre son patrimoine génétique. Certains sont aussi traversés par la culpabilité de
posséder quelque chose en plus par rapport à elle. Des femmes expriment d’ailleurs être
gênées par rapport à cette asymétrie. Avant d’être enceinte, l’une d’entre elles disait son
inquiétude de ne « pas être totalement la mère de l’enfant », contrairement à son mari qui
« allait être père totalement ». Ces craintes persistent parfois durant la grossesse et se
manifestent par l’inquiétude que leur conjoint revendique un lien de filiation privilégié avec
leur enfant et vice versa.
Il existe donc une certaine réserve chez ces hommes qui savent leur compagne blessée
par la non transmission de son patrimoine génétique. Dans leur discours, ils ne se laissent pas
aller au plaisir d’imaginer qu’ils pourraient retrouver une partie de l’enfant qu’ils ont été et de
l’adulte qu’ils sont dans leur enfant. De même, pour eux, la ressemblance importerait peu. Ce
qui est rare pour tout futur parent, et en particulier pour tout futur père. Ils minimisent ainsi ce
que leur compagne aurait perdu avec le don d’ovocytes. En revanche, cette dernière souhaite
souvent que leur bébé ressemble à leur conjoint pour écarter toute ressemblance avec la
donneuse. De même, lorsqu’on les interroge sur ce qu’ils aimeraient transmettre de façon
générale à leur enfant, certains pères sont en difficulté pour répondre. C’est comme si, pour ne
pas mettre en avant ce qu’ils ont déjà transmis à leur enfant, en l’occurrence une partie de leur
patrimoine génétique, il était difficile d’imaginer ce qu’ils aimeraient transmettre d’autre.
Dans le même registre, ils soulignent la place centrale de leur compagne dans la fabrication de
leur enfant, tandis qu’ils minimisent leur propre implication : « c’est ma femme qui a fait tout
le travail, moi je n’ai pas fait grand chose, comme tous les hommes, à part du soutien moral ».
Comme pour les femmes, le fait qu’une partie du patrimoine génétique de leur enfant
soit inconnue renforce l’inquiétante étrangeté associée à tout futur bébé. Chez certains pères,
cela augmente la difficulté d’imaginer ce dernier. Les hommes sont néanmoins moins inquiets
que les femmes par rapport au fait que leur bébé puisse être trop différent d’eux et qu’ils
pourraient avoir des difficultés à le reconnaître comme le leur. La question de la ressemblance
avec la donneuse les interroge, ils se rassurent à ce sujet en se disant, qu’a priori, elle est
censée ressembler à leur conjointe. En effet, les équipes médicales proposent un appariement
receveuse-donneuse selon des caractères physiques principaux (ethnie, couleurs des yeux et
cheveux).
L’élaboration de l’expérience du don d’ovocytes
La grossesse constitue un temps d’élaboration variable pour les hommes des enjeux
psychiques liés au don d’ovocytes. On retrouve de nouveau trois tendances principales, dans
la continuité de celles repérées avant la grossesse :
1/ Les hommes poursuivent un processus d’élaboration des enjeux liés au don, souvent
engagé avant la grossesse. Le travail de dénégation, c’est-à-dire la minimisation de
l’importance de la donneuse et de la filiation génétique, soutient ce processus en atténuant les
angoisses et la déception associées au don d’ovocytes.
2/ D’autres hommes utilisent la minimisation du rôle de la donneuse pour éviter de se
confronter aux implications du don. Ils sont conscients de reporter un travail de réflexion qui
devra avoir lieu tôt ou tard, notamment dans l’optique d’informer l’enfant de son mode de
conception.
3/ Pour d’autres, la grossesse contribue à faire comme si le don d’ovocytes n’avait pas
existé. Les implications du don n’ont pas vraiment fait l’objet d’une réflexion. On se
rapproche du déni, avec le risque que ce qui n’a pas été pensé ressurgisse plus tard.
Protéger sa conjointe, le couple parental et conjugal
Les femmes insistent sur l’importance du soutien de leur conjoint pendant et après le
parcours d’AMP et sur son rôle de réassurance par rapport à leur place de mère face à la
donneuse. Dans le même temps, la majorité d’entre elles disent que lorsqu’elles énonçaient
leurs inquiétudes à propos du don d’ovocytes avant et pendant la grossesse, leur conjoint avait
tendance à les minimiser, leur indiquant parfois même qu’elles n’avaient pas lieu d’être. Cette
posture rassurait les femmes d’une certaine façon : « mon conjoint n’a jamais compris
pourquoi j’avais peur que notre enfant ne me reconnaisse pas comme sa mère, car pour lui
c’est évident, je suis la mère ». Néanmoins, cela a eu pour conséquence de les laisser assez
seules avec leurs doutes et leurs questionnements. Les hommes se sont sentis démunis à
certains moments face à la tristesse ou aux inquiétudes de leur compagne. Ils reconnaissent
que la mise à distance du don d’ovocytes est plus simple pour eux, puisqu’ils n’en sont pas
impactés de la même manière. Ils disent ne pas y penser très souvent, voire même parfois
oublier.
L’une des raisons pour laquelle la plupart des hommes n’entendent pas toujours les
questionnements de leur compagne est aussi liée au fait qu’ils sont eux-mêmes dans une
tentative de mise à distance de leurs propres interrogations. Les inquiétudes et les doutes des
femmes risquent de fragiliser le refoulement des leurs. C’est ce qui peut donner l’impression
d’une forme de désintérêt ou d’une banalisation des doutes de leur compagne. Leur
disponibilité est fonction de leur cheminement par rapport au don d’ovocytes. Plus les
hommes y ont réfléchi, et sont à l’aise avec les enjeux psychiques associés, plus ils peuvent
écouter et soutenir leur conjointe.
Le travail de dénégation (minimisation de la donneuse et du rôle de la filiation
génétique) a ainsi une importance sur le plan individuel et conjugal. 1/ Sur le plan individuel,
il aide les hommes et les femmes à refouler les fantasmes et les angoisses associés au don afin
qu’ils ne fassent pas obstacle à leur parentalité. Il les rassure sur les impacts possibles du don
sur leur relation avec l’enfant, sur l’enfant et sur la relation de couple. 2/ Sur le plan du couple
conjugal et parental, la minimisation du rôle de la donneuse et de la filiation génétique dans la
conception de leur enfant est un mode de défense partagé qui permet de faire alliance [4].
Cette « connivence dénégatrice »4 ou ce « pacte dénégatif »5 [20-21] est salutaire lorsqu’elle/il
atténue les angoisses associées au don, et qu’elle/il permet que chacun s’approprie et
construise sa parentalité. Ce qui est problématique, c’est lorsque la dénégation s’approche
davantage d’un déni visant la négation des conflits et de la rivalité liés au don d’ovocytes.
Dans ce contexte, les défenses viennent masquer et empêcher la prise de conscience et la
résolution des conflits qui sont susceptibles, à terme, de ressurgir et d’être préjudiciables pour
le couple et la famille [4].
4 Nous reprenons le terme de connivence dénégatrice, employé par E. Weil [9], pour décrire le fait que la
donneuse et la receveuse s’accordent pour minimiser le rôle des ovocytes donnés et de la filiation génétique dans
la conception de l’enfant.
5 O. Ségade, B. Golse et B. Beauquier-Maccotta sont les premiers à avoir repris ce concept de R. Kaës pour
décrire ce qu’ils observent chez les couples ayant bénéficié d’un don de sperme.
La situation du don d’ovocytes renforce l’une des fonctions de tout futur père qui est
celle de soutenir la future mère. Ce soutien est important pour les femmes, mais il ne sera pas
suffisant si celle-ci demeure trop blessée par le don d’ovocytes. Il est essentiel que ce soutien
ne se fasse pas au détriment d’une élaboration possible de ce que signifie pour les hommes le
fait d’avoir conçu un enfant grâce à un don de gamètes. Autrement dit, à trop vouloir rassurer
leur compagne, en mettant à distance les enjeux psychiques liés au don d’ovocytes, cela peut
les empêcher de s’engager eux-mêmes dans un processus d’élaboration de ces derniers.
4. Conclusion
Pour mieux connaître la façon dont les femmes et les hommes se préparent à devenir
parents et à accueillir leur bébé dans un contexte de don d’ovocytes, il est nécessaire de
s’intéresser aux impacts de ce mode de conception, non seulement sur les remaniements
psychiques individuels chez les femmes et les hommes, mais aussi sur les processus
psychiques à l’oeuvre au sein du couple. Les uns et les autres s’influencent mutuellement. Le
fait que les hommes transmettent leur filiation génétique, contrairement aux femmes, a
probablement conduit à négliger l’étude de leur vécu. Or, comme ces dernières, ils doivent
eux aussi penser et élaborer une dissociation introduite au sein de la maternité qui n’a aucun
précédent dans l’histoire de l’humanité : la femme qui a porté l’enfant et accouche n’est plus
forcément la génitrice [22]. Les femmes et les hommes que nous avons rencontrés élaborent,
selon une temporalité qui leur est propre, les enjeux psychiques liés à l’infertilité et au don
d’ovocytes.
Compte tenu du nombre de femmes et d’hommes rencontrés, les résultats présentés ici
sont à approfondir. Ils ne constituent qu’un premier aperçu du destin de l’expérience de
l’infertilité et du don d’ovocytes lors de la grossesse, qui sera remanié par les changements
introduits par la naissance de l’enfant et l’expérience de la parentalité. Par ailleurs, dans le
contexte actuel des révisions de la loi relative à la bioéthique, il sera intéressant d’observer
l’impact de la possibilité de la levée de l’anonymat de la donneuse d’ovocytes, à la majorité
de l’enfant, sur la façon dont les futurs parents élaboreront les enjeux psychiques liés à ce
mode de conception, et notamment sur leur « pacte dénégatif ».
Nos résultats confirment l’importance d’accorder une attention particulière au vécu
des femmes, mais aussi à celui des hommes, lors des entretiens médicaux et de l’entretien
psychologique obligatoire préalables au don d’ovocytes, ainsi que lors de la période
périnatale. (Re)connaître la complexité que l’expérience du don d’ovocytes introduit au sein
des remaniements psychiques à l’oeuvre dans le devenir parent est indispensable pour mieux
accompagner ces familles, qui sollicitent rarement spontanément un accompagnement
psychologique, même lorsqu’elles sont en difficulté.
Déclaration d’intérêts
L’auteur déclare ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.
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Marion Canneaux, psychologue clinicienne, Maître de conférences
Université de Paris, PCPP, F-92100 Boulogne-Billancourt, France
Université de Paris – Laboratoire de Psychologie Clinique Psychopathologie Psychanalyse –
Institut de Psychologie 71 avenue
Etude sous licence creative commons https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/deed.fr
source https://sciencespo.hal.science/UP-SOCIETES-HUMANITES/hal-03491147v1